lundi 4 avril 2011

3 avril 2011; un dimanche très rempli pour nos partenaires du Congo Kinshasa en tournée chez nous

Pour nos témoins exceptionnels des conflits oubliés au Congo Kinshasa, ce fut tout un dimanche, ce 3 avril 2011. En ce 4 e jour de leur tournée en sol québécois , Mgr Nicolas DJOMO, prés. de la Conférence épiscopale de la République démocratique du Congo(CENCO) et de Sre Marie-Bernanard ALIMA , secr. gén. de la Commission épiscopale Justice et Paix du Congo(CEJPC) voyagèrent de la Haute Beauce à Québec en passant par Lévis. Nos témoins partenaires de DÉVELOPPEMENT et PAIX ont vécu un week-end bien rempli. Chacun de nos visiteurs a fait une homélie samedi soir et deux dimanche pour sensibiliser les fidèles à l'importance de la campagne de collecte de fonds annuelle Carême de Partage, dans la grande paroisse de St-Georges de Beauce. Ces homélies avaient pour thème la solidarité chrétienne avec les communautés de la RDC qui se prennent en main pour la démocratisation et la pacification difficile du pays, ravagé par des conflits violents.


Les souffrances du peuple congolais perdurent, suite à des guerres qui selon l'ONU auraient fait 5 millions de victimes entre 1998 et 2003. Le pire bilan après la 2ième guerre mondiale. La corruption et les pires outrages liés aux droit humain sont liés au commerce illicite de métaux précieux entrant aujjoud'hui dans la fabrication des ordinateurs portables et des appareils électroniques sans fil. Des atrocités sont faites aux femmes et aux enfants. Des assassinats sont commis liés à l'exploitation, à la corruption, au taxage par des milices armées des petits mineurs artisanaux mineurs cherchant à vendre le fruit de leur labeur à des courtiers illicites à la solde de grandes multinationales minières. De lucratives activités de l'industrie minières étrangère qui saignent la RDC se déroulent trop souvent sans que des redevances puissent être perçues par le gouvernement légitime. Les acteurs des filières de mise en marché, par exemple du coltan, de l'or et de l'étain, soutiennent et financent des chefs de guerre cantonnés et se disputant le territoire et mieux pourvus en gens d'armes adultes et enfants que les forces armées gouvernementales ou d'interposition de l'ONU, notamment dans le Kivu. Ces voyoux qui se donnent des allures de bons seigneurs sèment impunément le chaos et la terreur dans toute la région des grands lacs africains.

Poursuivant leur périple, nos deux témoins ont rencontré à Lévis un candidat conservateur aux présentes élections, M. Steven Blaney, briguant pour un troisième mandat les suffrage aux élections fédérales tout récememnt déclenchées pour le 2 mai prochain. M. Blaney accueillait pour la deuxième fois une délégation de la RDC à l'instigation de DÉVELOPPEMENT et PAIX. La première fois, ce fut à titre de député qu'il organisa une rencontre de Sre Marie-Bernard ALIMA avec l'ex ministre des affaires étrangères Lawrence Cannon, en 2009. Au cours de cette présente tournée, nos deux émissaires du Congo avaient fait, grâce aux démarches des officiers nationaux au plaidoyer de notre organisame, une incursion-éclair dans les officines du Ministère des affaires étrangères à Ottawa pour cette fois rencontrer des hauts-fonctionnaires.

Que ce soit à des paroissiens ou à des acteurs politiques ou exécutifs au centre des décisions structurelles qui régissent les pratiques et le commerce dans l'industrie minière canadienne, voire mondiale, nos deux partenaires s'inspirent de l'enseignement social de l'Église. Par exemple, Benoît XVI, dans son message pour la Journée mondiale de la paix 2007 déclara: "Une paix véritable et stable présuppose le respect des droits de l'homme". Face à la déliquescence des pouvoirs des États tant au Sud qu'au Nord à régir une économie globalisée et financiarisée par des entreprises et des cartels anonymes apatrides et moralisés par les seuls diktats du marché total, nos partenaires travaillent sans relâche pour la paix et la justice, en accompagnant les communautés citoyennes au renforcement d'un État de droit au Congo. Leur travail d'accompagnement et d'éducation pour une participation responsable dans la gestion de la chose publique s'avère un exemple inspirant ici-même au Canada. Ce travail de fond, de longue haleine est l'option qu'a privilégiée, au lieu de gestes d'éclats en faveur des personnalités fortes du moment ou d'implication directe de ses membres dans le monde séculier pourtant osuhaité par d'aucuns, le clergé catholique du Congo.

La CENCO a ainsi établi
Trois grands axes de pastorale sociale et d'accompagnement de la société civile en RDC:

1)Consolidation et maturation de la vie démocratique en tant que meilleur rempart contre la petite et la grande corruption et la prise du pouvoir par la force et la violence;
2) Résolution du paradoxe structurel rémanent du fait que les grandes richesses minérales en RDC contribue aux misères de la population et ne profite pas au bien commun;
3) Remise en question du bien fondé de la trop lourde dette nationale, en fonction de la capacité de rembourser de la trop faible gouvernance publique de la RDC et du cercle vicieux dans lequel cette dette l'inscrit inexorablement.

Ultimement l'obtention d'un accord par les grandes institutions financières internationales et des pays riches créanciers de l'annulation pure et simple de cette dette nationale est vivement souhaitée en toute conscience que le renforcement de la capacité des gouvernants de la RDC de se porter garants du bien commun est esssentielle. Pour avancer pas à pas sur ces trois grands axes d'humanisation du développement et de la gouvernance publique , la CENCO, moralement appuyée par le Vatican, confie à la CEJP la mise en oeuvre d'un ensemble de programmes de terrain soutenus pour une bonne part par DÉVELOPPEMENTet PAIX, tous basés sur l'éducation populaire citoyenne et le renforcement des communautés à la base.

Au Canada, durant la présente période électorale les membres et sympathisants de Développement et Paix seront invités à attirer l'attention des candidats et de tous les partis fédéraux sur les problème irrésolus du Congo et sur les solutions préconisées par nos partenaires. Bien que les principaux facteurs de solution de ces problèmes soient endogènes, sans vouloir nous ingérer dans la gouvernance de la RDC, il est important d'abattre l'indifférence des citoyens et citoyennes du Canada envers un peuple dont l'appauvrissement contribue à enrichir des entreprises canadiennes et à gonfler les valeurs boursières à Toronto et partout au monde. Nous tâcherons de rappeler aux hommes et aux femmes engagés en politique et à leurs partis respectifs de s'engager à se faire porteurs de la solidarité des citoyens du Canada envers la RDC et de son peuple.

Notre pays abrite les sièges sociaux de 50% des transnationales minières existant au monde. Notre pays a envers la RDC, l'obligation morale d'accompagner et de soutenir le processus de démocratisation et de pacification, non pas seulement par le haut avec des interventions d'interpositon militarisées et de renforcement des appareils de l'État qui profite avant-tout aux grandes firmes-conseil du Nord et aux conglomérats industrialo-militaires, mais aussi par le bas, en soutenant financièrement le travail dans les communautés pour augmenter les capacités de société civile congolaire à ne plus s'asservir aux fauteurs de troubles et à bâtir avec courage et persévérance un État de droit dans leur pays.

La lutte pour la démocratie est un combat constant contre les velléités de domination des hommes les uns sur les autres. Vers 2006, En vue de la première élections suite aux décennies de dictature post-coloniale, et à des régimes légitimes fragile ayant connnu des fins dramatiques, la CEJP a travaillé à un vaste programme d'éveil de la conscience civique: " Pourquoi voter", "pour qui voter", "comment voter" et " le climat à préserver avant, pendant et après les élections". Dans un article d'une édition nov-déc.2009 du mensuel "RENAÎTRE", Sre Marie-Bernard ALIMA écrivait:
"L'Édification d'un État de droit passe par la Non-violence évangélique active"

De nouvelles élections sont prévues à l'automne 2011 en RDC. Le climat social et politique est houleux. De regrettables incidents se produisent. Des affrontements violents et des assassinats sont commis. L'attention médiatique internationale et de l'opinion publique sont actuellement tournée ailleurs, vers les pays du monde arabe où les peuples sensibilisés et mobilisés pour le respect de leurs droits secouent et font tomber des dictatures pourtant soutenues depuis longtemps par les pays riches voraces des ressources. La RDC est quasi oubliée dans les mass médias du Nord. Les fauteurs de troubles en profitent pour violenter le peuple. Les habitants éduqués de la RDC ainsi la diaspora congolaise émigrée à Québec ou ailleurs au nord, laquelle pour une bonne part a dû fuir la RDC pour échapper à l'oppression, qui de quelque faction, qui de quelque parti, qui de quelque régime, peuvent être tentés par le découragement, campés qu'ils peuvent être dans des positions parfois contradictoires, peuvent devenir somme toute désabusés. DÉVELOPPEMENT et PAIX, mouvement laïc représentant la solidarité de l'Église catholique du Canada au sein de la grande famille humaine, ne peut rester les bras croisés.

C'est dans un esprit de solidarité et de compassion pour le peuple souffrant de la RDC que l'Association congolaise de Québec représenté par Ignace KALALA, en collaboration avec Claudine Gagnon, l'animatrice régionale de DÉVELOPPEMENT et PAIX accueillait à son tour nos deux partenaires en tournée, dimanche soir au Centre Victor-Lelièvre (CVL), un haut-lieu de l'engagement social de l'Église diocésaine de Québec. Cette initiative a d'abord permis aux fidèles catholiques de la diaspora congoglaise à Québec de célébrer une Eucharistie, au cours de laquelle Mgr Djomo a mieux fait connaître DÉVELOPEMENT et PAIX ses partenariats au Congo durant l'homélie. Par la suite, au prône, Sre Marie-Bernard ALIMA décrit l'approche d'accompagnement et d'éducation sociale de la CEJP. Les recettes de la quête ont été versées à la campagne de collecte de fonds Carême de partage 2011 qui a pour thème: Bâtir un monde de justice.

À l'isssue de la messe, un groupe élargi de Congolais de souche a pu partager dans une salle du CVL un repas fraternel typiquement congolais préparé avec amour et talent par un groupe de Congolaises de souche. Ce furent des agapes recueillies et calmes, au-delà des différentes allégeances idéologiques et politiques auxquelles peuvent être attaché chaque individu. Mgr Djomo a en fin de repas eu la générosité d'ouvrir un dialogue avec les participants, modéré par un membre bénévole diocésain et national de DÉVELOPPEMENT et PAIX, Charles-Eugène Bergeron. Ce dialogue d'environ une heure fut marqué par la franchise et la sincérité des échanges et un climat de grand respect, les uns pour les autres. Tous ont pu appprécier et prendre la mesure du délicat et courageux travail d'accompagnement pastoral et social en RDC, accompli par la CENCO et la CEJP.

L'oeuvre prophétique extraordinaire de l'Église catholique particulière du Congo-Kinshassa semble le fruit de ce qu'elle-même avec sa hiérarchie a accompli, lors de son propre passage au cours de sa récente histoire d'une état de minorité à un état de maturité ecclésiale. La population de la RDC, pays immense, riche en abondance et en diversité naturelles et culturelles, doit se donner les moyens de désamorcer les foyers de violence et de guerre, guérir ses blessures et cultiver une fierté d'elle-même, avec par et pour ses communautés, car elle a le potentiel de devenir aussi prospère et harmonieuse que la population du Canada. Notre pays, et enfin ce n'est qu'un juste retour des choses, doit être solidaire de la RDC dans le concert des nations, que ce soit à l'ONU ou à l'OCDE ou à la FAO par exemple, et au sein du G8 et du G20, ainsi qu'aux instances de l'OMC, de la BM et du FMI.

La soirée du 3 avril au CVL conluait un dimanche très chargée pour nos deux partenaires. D'aucuns pourraitent dire qu'on n'opère pas de guérison un jour de sabbat. Nous avons vécu en fait la Parole d'Évangile du jour. Le lundi 4 avril allait être tout aussi chargé avec un point de presse et une conférence publique à la salle 153 de l'Édifice des services diocésains de l'ECDQ, sans oublier une interviews à Radio-Galée 90,9 FM. Le passage de Mgr Nicolas DJOMO et de Sre Marie-Bernard ALIMA parmi nous est un signe d'Espérance pour l'avènement d'un monde meilleur, pour l'accomplissement d'une démarche d'émancipation de tout le peuple du Congo, en respect des droits, libertés et des responsabilités de l'Homme, des principes de la démocratie, de la paix et de la justice sociale.

Le pari que prennent DÉVELOPPEMENT et PAIX et ses partenaires en RDC est le même que celui de Jésus a pris: Croire en l'humain; Croire en la capacité assumées par les congolais de mener à bien leur propre devenir en suivant le plan du Seigneur-Dieu-Créateur sur eux, avec FOi Espérance et Charité, dans la Vérité. L'avènement d'un véritable État de droit passe par la prise en charge citoyenne et la participation à la vie démocratique, selon DÉVELOPEMENT et PAIX et ses partenaires. Cela constitue le meilleur et le plus durable moyen de se doter des ressources nécessaires à la garantie des droits, au respect de la constitution, par un renforcement notammant de la capacité fiscale de la RDC, qui lui permette de soutenir non-seulement une armée, mais un appareil public doté de systèmes parlementaires, législatifs, d'éducation, de sécurité et d'admininstration publique, judiciaires et de services sociaux fonctionnels et équitables et lui permette enfin de redistribuer la richesse créée à même l'exploitation et la transformation de ses ressources.

Bref, un Autre monde est possible; une Civilisation de l'Amour et de la Vie est en marche au Congo Kinshasa, à l'instar des autres pays ciblés par l'ONU dans son Initiative en faveur des pays pauvres très endettés(PPTE).

Les membres et les sympathisants de DÉVELOPEMENT et PAIX peuvent agir ici au Québec et au Canada en alliance avec la diaspora congolaise vivant chez nous pour que le gouvernement du Canada aide la RDC à évoluer vers une maturité et une responsabilité politique qui le fera déboucher vers la paix et la prospérité socio-économique. L'humanisation du développement au Congo passe aussi par l'incontoutnable Responsabilisation sociale des entreprises(RSE) extractives implantées et faisant commerce au Congo et qui tirent de la filière minéraux précieux d'énormes profits. La RSE ne peut advenir sans la collaboration des pays où sont consommés et des fabricants de hautes technologues qui utilisent les produits issus des richesses de la RDC, notamment les métaux et minéraux précieux qui occasionnent le chaos actuel, surtout dans l'Est du pays.

À l'occasion de la présente campagne électorale fédérale canadienne nous poserons aux candidats et aux partis politiques des questions bien précises relative à la RSE qui s'inspirent d'une loi adoptée récemment aux États-Unis et qui vise à bannir les composantes des appateils de TICs-technologies informatisées des communicaitons, tels que ordinateurs portables, téléphones intelligents, etc., qui contiennent des minéraux entachés du sang versé dans le zones de conflits dans l'Est de la RDC et dans la région des Grands-Lacs africains: la loi Dood Frank. Nous y reviendrons!

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