mardi 22 novembre 2011

Y a‐t‐il un capitaine sur le bateau du système alimentaire?

le 16 octobre 2011 journée internationale de l’alimentation , la Coalition québécoise pour la souveraineté alimentaire , sur laquelle Développement et Paix est représenté par Simone Fournier, invitait le gouvernement québécois à revenir à une conception et une mission d’ordre public pour le système alimentaire québécois, une mission qui convienne à un État responsable.



La coalition invitait aussi la population à lire, puis à signer un message adressée aux parlementaires et accessible sur ce formulaire,: : http://www.nourrirnotremonde.org/ScriptorWeb/scripto.asp?resultat=395138




À l’heure où le gouvernement du Québec demande à la Commission sur l’agriculture, les
pêcheries, l’énergie et les ressources naturelles (CAPERN) de lui formuler des
recommandations au sujet du projet de Livre vert de politique bioalimentaire : "Donner le goût du Québec", la Coalition pour la souveraineté alimentaire et les organisations qui en sont membres ont tenu à rappeler par une lettre ouverte au gouvernement que les aliments et l’agriculture ne sauraient être réduits au statut de banale marchandise et que, conséquemment, l’État doit se positionner en tant que maître d’oeuvre de ce commerce particulier, névralgique.

Pour y parvenir, il doit formuler sa vision sur la base de sa responsabilité publique de sécurité alimentaire et la fonder sur un niveau convenu et ambitieux d’autonomie alimentaire.

L’État doit réinvestir sa capacité à réguler les marchés, en vue d’une forte gouvernance de son système alimentaire. Un panier nutritif complet d’aliments de base provenant du territoire québécois doit être offert en tout temps et partout sur le territoire québécois, à prix accessibles et permettant la couverture des coûts de production, de transformation et de distribution. Cette offre accessible, universelle, juste et durable ne peut s’obtenir sans un arbitre, une gouvernance
publique. (Vers 1993, 25,000 agriculteurs du Canada ont tenu à Ottawa la plus grosse manifestation dans l'histoire du Canada pour que l'agriculture soit exemptée des règles de libéralisation du commerce et que l'article XI du GATT soit retenu dans les règles de la future OMC, sans quoi l'arme alimentaire deviendrait une réalité des années 2000.) En 1994, l’État canadien et les 152 autres membres de l’OMC ont quand même vu dans l’inclusion de l’agriculture dans le giron des secteurs en discussion pour sa libéralisation, une opportunité de marché pour les entreprises de leur territoire.




En 1998, le Québec aussi y a cru et a remplacé sa vision "d’autosuffisance alimentaire" par celle de la "conquête des marchés". En l’espace d’à peine 25 ans, l’autonomie alimentaire du Québec, c’est‐à‐direproportion des aliments consommés ici qui en proviennent, est passée de 78 % à 33 %. (La situation dans certains pays moins développpés que le nôtre est enciore pire et 1 milliard de personnes souffrent de la faim de par le monde. À la faveur des hausses vertigineuses du prix des denrées de base devenues des valeurs refuges en marge des crises financières de 2008 et de 2010, de grandes entreprises et des pays riches accélèrent l'accaparent des meilleures terres et des aquifères dans des pays affamés pour y produire et en importer des denrées pour leur propre marché, quand ce n'est pas le détournement des resources vivrières sur la fili;ere des agrocarburants.)

Si une militance internationale à l’OMC ou au sein d’autres instances onusiennes
doivent être envisagées et mises en oeuvre, la Coalition demande aux gouvernements du
Québec et du Canada qu’ils exercent le même leadership dont ils ont fait preuve pour
l’obtention d’un traitement singulier pour la culture, statut consacré en 2005 par une
convention internationale dont les Canadiens et les Québécois peuvent être très fiers.

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