jeudi 29 décembre 2011

 Une entrevue extrêmement intéressante d'Alain Crevier, animateur de Second Regard,  avec Charles Taylor, un des penseurs les plus influents de notre siècles. Voici ce qu'en dit M. Crevier dans son blogue:

Le philosophe et les nouveaux chrétiens

Vendredi 9 décembre 2011 à 9 h 17
Je vous ai parlé de Charles Taylor à quelques reprises. Un philosophe de réputation mondiale. Le Nouvel Observateur l’a même placé parmi les 25 plus importants penseurs de notre temps.
Nous nous sommes rencontrés. J’avais dans mon sac son dernier livre «L’Âge séculier » et, dans ma tête, une  bibliothèque de questions.
Des pertes et des gains
Dans chaque moment historique, m’a-t-il raconté, il y a des pertes mais aussi des gains. Par exemple, la Bible nous apparaît aujourd’hui comme une langue étrangère. C’est une perte. Mais il y a aussi des gains. La liberté avec laquelle nous pouvons explorer et questionner le sens, la vie, la mort. Pour un chrétien ouvert comme lui, cette liberté est indéniablement un gain.
Critique
D’ailleurs, c’est peut-être pour ça qu’il devient critique quand il parle du Vatican et de l’institution catholique. « Le problème avec le Vatican, m’a-t-il dit, c’est même caricatural, ils sont dans une bulle et ils n’écoutent pas ». La critique est solide venant d’un penseur aussi réputé à l’échelle de la planète.
Lui, un catholique avoué, il m’a parlé de son embarras face à ces gens, au Vatican, qui s’accrochent à une autre époque. « C’est une façon absolument folle (de mener l’entreprise). Il n’y a pas d’autre organisation au monde qui peut survivre comme ça ». 
Mais alors, monsieur Taylor… pourquoi rester ? Parce que ceux qui donnent un sens à l’Église, ce n’est ni Benoît XVI, ni les cardinaux. Ce sont tout simplement les fidèles.
J’entends cette réflexion depuis un certain temps. Monsieur Taylor m’a fait penser que ces nouveaux chrétiens sont peut-être la seule option de survie de l’Église catholique.
Cette conversation prend tout un sens au regard de la situation que vivent plusieurs Catholiques face à l'institution romaine et plus particulièrement au regard de ce que vit Développement et Paix par rapport aux critiques venant de personnes ou d'organisations qui ont malheureusement oublié que Jésus fréquentait des gens parfois peu recommandables aux yeux des bien-pensants de son époque. N'était-il pas venu sauver la brebis égarée?

Pour voir l'entrevue intégrale cliquez sur : Second Regard et Charles Taylor. L'entrevue est séparée par une courte pause.

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