lundi 23 mai 2011

Destin des glaciers en montagne dans l'ère Anthropocène

Crédit photo: cdsdraveurs.qc.ca


L'académie pontificale des sciences a publié le 11 mai 2011 un rapport intitulé "Destin des glaciers en montagne dans l'ère Anthropocène" Fate of Mountain Glaciers in the Anthropocene(PDF).

Dans ce rapport, est lancé un appel à trois actions urgentes pour lutter contre le réchauffement climatique. "Les humains doivent prendre des décisions et agir afin d'éviter une crise à venir". Le rapport se concentre sur les hauts glaciers en train de fondre en raison de l'action humaine. Ces glaciers abreuvent des millions de personnes qui risquent d'être privés de leur droit à la vie selon leur culture et les traditions millénaires de leurs communanutés. Ces malheurs écologiques et ces souffrances humaines sont attribuables à la cupidité des riches et au consumérisme effréné d'une minorité d'être humains sur terre dont nous au Québec faisons partie.

L'académie justifie ainsi l'utilisation du terme Anthropocène:


" L'exploitation aggressive des combustibles fossiles et d'autres ressources naturelles a endommagé l'air que nous respirons, l'eau que nous buvons et la terre que nous habitons. Pour sonner un exemple, environ 1000 milliards de tonne de dioxide de carbone et d'autres gaz à effet de serre(GES) ont été diffusés dans l'atmosphère. Résultat,la concentration du dioxide de carbone atmosphérique excède les plus hauts niveaux depuis 800,000 ans. Les impacts climatique et écologique de cette interférence humaine avec le système terrestre sont prévus durer plusieurs millénaires, ce qui justifie le terme: ANTHROPOCÈNE, pour désigner la nouvelle ère géologique dans laquelle nous vivons."



L'Académie formule dans ce rapport trois recommandations formelles qui viennent expliciter, quant à la lutte au réchauffement climatique, l'Encyclique du pape Benoît XVI Caritas in Veritate, qui conclut le chapître IV "DÉVELOPPEMENT DES PEUPLES, DROITS ET DEVOIRS, ENVIRONNEMENT" ainsi ( extrait du intégral):

"51. La façon dont l’homme traite l’environnement influence les modalités avec lesquelles il se traite lui-même et réciproquement. C’est pourquoi la société actuelle doit réellement reconsidérer son style de vie qui, en de nombreuses régions du monde, est porté à l’hédonisme et au consumérisme, demeurant indifférente aux dommages qui en découlent [122]. Un véritable changement de mentalité est nécessaire qui nous amène à adopter de nouveaux styles de vie « dans lesquels les éléments qui déterminent les choix de consommation, d’épargne et d’investissement soient la recherche du vrai, du beau et du bon, ainsi que la communion avec les autres hommes pour une croissance commune » [123]. Toute atteinte à la solidarité et à l’amitié civique provoque des dommages à l’environnement, de même que la détérioration de l’environnement, à son tour, provoque l’insatisfaction dans les relations sociales. À notre époque en particulier, la nature est tellement intégrée dans les dynamiques sociales et culturelles qu’elle ne constitue presque plus une donnée indépendante. La désertification et la baisse de la productivité de certaines régions agricoles sont aussi le fruit de l’appauvrissement et du retard des populations qui y habitent. En stimulant le développement économique et culturel de ces populations, on protège aussi la nature. En outre, combien de ressources naturelles sont dévastées par les guerres! La paix des peuples et entre les peuples permettrait aussi une meilleure sauvegarde de la nature. L’accaparement des ressources, spécialement de l’eau, peut provoquer de graves conflits parmi les populations concernées. Un accord pacifique sur l’utilisation des ressources peut préserver la nature et, en même temps, le bien-être des sociétés intéressées.

L’Église a une responsabilité envers la création et doit la faire valoir publiquement aussi. Ce faisant, elle doit préserver non seulement la terre, l’eau et l’air comme dons de la création appartenant à tous, elle doit surtout protéger l’homme de sa propre destruction. Une sorte d’écologie de l’homme, comprise de manière juste, est nécessaire. La dégradation de l’environnement est en effet étroitement liée à la culture qui façonne la communauté humaine: quand l’« écologie humaine » [124] est respectée dans la société, l’écologie proprement dite en tire aussi avantage. De même que les vertus humaines sont connexes, si bien que l’affaiblissement de l’une met en danger les autres, ainsi le système écologique s’appuie sur le respect d’un projet qui concerne aussi bien la saine coexistence dans la société que le bon rapport avec la nature.

Pour préserver la nature, il n’est pas suffisant d’intervenir au moyen d’incitations ou de mesures économiques dissuasives, une éducation appropriée n’y suffit pas non plus. Ce sont là des outils importants, mais le point déterminant est la tenue morale de la société dans son ensemble. Si le droit à la vie et à la mort naturelle n’est pas respecté, si la conception, la gestation et la naissance de l’homme sont rendues artificielles, si des embryons humains sont sacrifiés pour la recherche, la conscience commune finit par perdre le concept d’écologie humaine et, avec lui, celui d’écologie environnementale. Exiger des nouvelles générations le respect du milieu naturel devient une contradiction, quand l’éducation et les lois ne les aident pas à se respecter elles-mêmes. Le livre de la nature est unique et indivisible, qu’il s’agisse de l’environnement comme de la vie, de la sexualité, du mariage, de la famille, des relations sociales, en un mot du développement humain intégral. Les devoirs que nous avons vis-à-vis de l’environnement sont liés aux devoirs que nous avons envers la personne considérée en elle-même et dans sa relation avec les autres. On ne peut exiger les uns et piétiner les autres. C’est là une grave antinomie de la mentalité et de la praxis actuelle qui avilit la personne, bouleverse l’environnement et détériore la société."
( fin de la citation)


Dans l'enseignement social de l'Église, l'écologie humaine et l'écologie naturelle sont une seule et même chose.

1 commentaire:

  1. http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_academies/acdscien/2011/PAS_Glacier_110511_final.pdf

    C'est l'adresse du document de synthèse, malheureusement en anglais, la langue des sciences. C'est moins pire que si c'était en latin pour nous commun des mortels...

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