L'entreprise minière n'en croit pas ses yeux et ses oreilles, mais son permis d'exploitation a été révoqué par le président sortant Allan Garcia. Le nouvel élu Ollanta Humala est sûrement heureux d'entreprendre son mandat en bénéficiant de coudées franches avec les investisseurs étrangers. Les manifestants autochtones ont profité de ce momentum politique pour placer l'enjeu du respect de leurs droits sur la scène médiatique internationale.
Un enjeu qui a pour centre l'eau. Dans les Andes, des cas comme celui-ci sont légions avec le pullulement des projets miniers et la flambée des cours des métaux. Il suffit de consulter
l'observatoire des conflits miniers en amérique latine....C'est en espagnol évidemment, mais il y a une carte interactive et des liens avec beaucoup de "visuel" facile à comprendre....sauf pour les entreprises d'exploitation minière qui se demandent encore comment se fait-il que des autochtones peuvent s'insurger (de quels droits?) contre le progrès, la technologie, les pouvoirs financiers légaux? Premier élément de réponse: pour les Premières Nations andines l'eau a toujours été estimée beaucoup plus précieuse que l'or, l'argent, l'étain, etc. Les mythes fondateurs des sociétés andines sont bien différents de ceux du monde occidental sur ce point....
Note complémentaire: Une simple révocation par décret présidentiel a suffit car la Bear Creek a eut le droit d'exploitation par décret présidentiel exceptionnel il y a quelques années. En effet, les étrangers ne peuvent rien posséder ou exploiter au Pérou en dedans d'une certaine distance des frontières, sauf exception accordée et justifiée par le président. À 50 kms du lac Titicaca et de la Bolivie, la mine est trop près d'après la constitution...C'est donc un simple retrait d'un privilège et non une expropriation et le seul recours serait dans la constitution péruvienne: convaincre le nouvel élu Ollanta Humala de signer un nouveau décret en leur faveur.
Ce qui serait surprenant si nous lisons son plan d'action....
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