mercredi 29 juin 2011

Myriam, membre de ce blog, au CDA d'Andohatapenaka à Madgascar.



Des nouvelles de Madagascar de la part de Myriam, elle-même d'origine malgache. Le centre de services communautaires où s'effectue son stage a été fondé par le jésuite québécois Jacques Couture voilà plus d'un quart de siècle. On ne peut que constaté qu'il a bien travaillé au cours de la première décennie de vie de ce centre car il y a de la bonne relève pour son fonctionnement depuis son départ puis sa mort rapide en 1995. Partageons les premières émotions de Myriam.



CherEs amiEs,

J'avais hâte de vous écrire pour vous parler de mes premières semaines de stage Québec Sans Frontière à Madagascar. Tout d'abord c'est vraiment bizarre de vivre des chocs dans son propre pays, à habiter au milieu d'un quartier les plus pauvres de la capitale et aussi de vivre le choc de mes amiEs québécoisEs (j’avoue que c’est parfois lourd….. mais ça fait partie de nos expériences).

À l'exception de quelques fins de semaines en famille d'accueil et journées éducatives, nous restons dans le quartier d'Andohatapenaka, au Centre de Développement d'Andohatapenaka (CDA) qui est notre organisme d'accueil. Nous voyons et sentons la pauvreté tous les jours. C’est parfois difficile……..et nous sommes tous grippés à cause de on ne sait plus quoi.

Nous sommes 7 Québécois et Québécoises qui travaillons dans différents projets du centre. Moi je suis affectée à la clinique juridique qu’on appelle en malgache "Maison pour la Protection du Droit" (traduction), conçue pour être le complément des entités institutionnelles de Justice.

Les cliniques juridiques sont des structures externalisées du Ministère de la Justice malgache. Elles sont mises en œuvre par des associations (comme le CDA), instaurées au niveau communautaire. Notre objectif est de permettre l’accès des plus démunis et des plus vulnérables à un mécanisme habilité à résoudre leurs problèmes par le biais de la conciliation, mode alternatif de résolution de conflit; d’orientation; d’accompagnement; d’appui et d’assistance en vue de la saisine des services publics compétents.

Les plus démunis et les personnes qui n’ont pas été scolarisées, ont souvent peur de l’administration (telle que le tribunal). Ils ignorent parfois leurs droits et se laissent faire dans des cas d’injustice sociale. Nous traitons ainsi souvent des cas de violence conjugale, de non-paiement de pension alimentaire, des petits conflits communautaires, etc. Contrairement au tribunal, nous n’émettons pas de verdict. Nous faisons aussi des sensibilisations directes des gens au niveau des quartiers, en termes des droits de l’homme, de l’enfant, des femmes, etc. et leur faisons connaitre l’existence de la clinique juridique. Nos services sont d’une grande importance pour faire valoir les droits de tous les citoyens du pays (non seulement ceux d’Andohatapenaka, ni ceux des familles pauvres), car, à part leur gratuité, nous traitons les affaires d’une manière rapide. Des personnes d’autres régions de Madagascar viennent aussi porter plainte au sein de la clinique juridique d’Andohatapenaka.

C’est vraiment un projet super intéressant. Je découvre à quel point le non-respect des droits des personnes contribue à la dégradation de leur niveau de vie et à leur pauvreté. En les orientant et en les mettant au courant de leurs droits, les parajuristes de la clinique juridique les aident beaucoup à l’amélioration de leur condition d’existence.

Nous travaillons beaucoup au quotidien mais nous fêtons aussi lors des journées de fêtes comme la Saint-Jean et la fête nationale malgache du 26 juin dernier. Je vous joint quelques photos de notre Satin-Jean à Andohatapenaka. Elles parlent d’eux même. C’était la plus belle fête de Québec que j’ai passé. Même mes amiEs QuébécoisEs l’ont avoué pour eux aussi.

Encore merci d’avoir supporté nos projets de stage QSF et de penser à nous. Cela nous donne beaucoup de courage.

Bonne semaine à tous et toutes,

Myriam

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire