mardi 21 juin 2011

Soutien aux palestiniens de la bande de Gaza: "Tahrir", le bateau canadien de la Flottille de la liberté 2 accusée de provocation, persiste et signe

"Tahrir", le bateau canadien la Flottille de la Liberté 2 espère aborder les côtes vers le 25 juin prochain (date exacte gardée secrète). Avec le soutien financier de groupes islamistes et le soutien moral de groupes de gauche et de syndicats, "Tahrir" a largué les amarres le 19 juin avec une soixantaine de canadiens à son bord, dont quelques journalistes, vers la Bande de Gaza, malgré le désaveu de cette initiative , le 29 mai dernier, du ministre fédéral des affaires étrancères, John Baird. En même temps que l'envoi à Gaza de denrées essentielles, une coalition d'ONG canadiennes dénonce la “désinformation” du gouvernement du Canada, qui de son côté les a accusées de prendre des “initiatives d'aide non autorisées” et de "provocation" des forces armées israéliennes.
Les participants canadiens à la "Flottille de la liberté 2" considèrent la déclaration de M. Baird comme une abdication de la responsabilité du Gouvernement canadien d'assurer la sécurité de ses citoyens canadiens qui participent à la flottille, à bord du bateau canadien Tahrir. Il s'agit également, selon ces derniers, "d'une tentative de justifier à l'avance les gestes criminels que pourrait poser Israël contre des civils pacifiques, non armés venant du Canada et de plusieurs autres pays comme le gouvernement israélien l'avait fait l'an dernier, le 31 mai 2010”.
“Nous allons prendre la mer pour contribuer à changer la situation injuste et illégale qu'impose Israël à la population de Gaza et pour manifester notre opposition à l'appui inconditionnel accordé par le gouvernement canadien à ces politiques israéliennes.” a déclaré le 31 mai dernier Wendy Goldsmith, membre du comité de coordination du BCG ( Bateau canadien pour Gaza


Pourtant, côté israélien, selon un article écrit par Dora Marrache dimanche, 19 juin 2011 dans le blogue des radios juives de France, "...Il faudra répondre et répondre avec fermeté d’ailleurs. L’armée israélienne a prévenu qu’elle ne resterait pas passive, qu’elle arrêterait cette deuxième flottille.

L’état d’Israël a rappellé en outre que M. Ban Ki-Moon, Secrétaire général de l’ONU, a affirmé que « l’aide et les biens destinés à Gaza devraient être acheminés par des points de passages légitimes et des canaux établis » et qu’il a demandé à tous les gouvernements concernés « d’user de leur influence pour décourager de telles flottilles, qui peuvent dégénérer en conflits violents. » Israël a également rappelé que toutes les cargaisons peuvent être livrées directement par le port israélien d’Ashdod, ou envoyées à Gaza par les différents postes frontaliers terrestres.

Le gouvernement égyptien et celui du parti Hamas qui gouverne l'enclave de la Bande de Gaza depuis les élections de juin 2007, ont réouvert le passage terrestre de Rafah entre la bande de Gaza et l'Égypte, samedi 28 mai 2011 sur une base permanente. L'État d'Israël n'a pas été consulté sur les arrangements du côté égyptien de cette frontière. Ni les États-Unis ni l'Union européenne n'ont été consultés, bien que l'UE joue un rôle de surveillance depuis 2006-2007.

Cela met fin dans les faits au siège de Gaza que maintenaient depuis quatre ans les États-Unis, l'ancien régime Moubarak en Égypte, l'État d'Israël et l'Union européenne, pour garder encagés les 1,5 million de résidents de Gaza, privés de leurs droits humains, incluant la liberté de mouvement et l'accès à des conditions décentes de vie, de travail et d'éducation.

Selon un article du 30 mai dernier de l'agence Rohama citant le Centre palestinien d'information http://www.rohama.org/en/pages/?cid=4838 Le Comité international pour la chute du blocus de Gaza (ICBGS) tient le secrétaire général de l'ONU responsable du danger qui guette la Flottille de la liberté 2.

De son côté, l'armée israélienne, selon une source anonyme citée par l'agence REUTERS, a lancé un avertissement à la Flottille Liberté 2, à l'effet qu'aucun bateau n'accostera sur les côtes de Gaza. La source israélienne a rajouté que si le pont maritime est réouvert, la bande de Gaza va être inondée d'armes et de roquettes qui menaceront les positions israéliennes autour de Gaza.

La première flottille appareillée vers le côtes de Gaza fut attaquée par l'armée israélienne, tuant 9 militants d'origine turque et en blessant une cinquantaine d'autres, le 31 mai 2010. C'est l'élection du Hamas qui provoqua l'imposition par Israël de l'état de siège économique de la bande de Gaza en juin 2007. Ce blocus a depuis des impacts désastreux sur la situation humanitaire et économique de ce territoire appauvri. Au nom d'éviter un conflit avec Israël, Ban Ki-Moon , le secrétaire général de l'ONU dont un 2ième mandat de 4 ans vient d'être confirmé, a récemment appelé les États de la côte méditerranéenne à aider à contrecarrer la Flottille de la Liberté 2.

Suite à cela, l'ICBGS a déclaré dans un communiqué que les appels servent de « couverture pour la piraterie israélienne et encouragent l'attaque de la flottille. » L'ICBGS a conclu que les appels viennent en soumission aux menaces israéliennes et « entrent en conflit avec le droit naturel et juridique de faire preuve de solidarité avec la Palestine. » C'est aussi en conflit avec les résolutions des Nations unies appelant à la fin de quatre années de siège, souligne le comité.

Plus de 12 navires ont quitté des ports européens transportant 1200 activistes, incluant des législateurs européens. L'appel de Ban Ki-Moon n'empêchera pas la flottille, a dit le groupe. Les activistes mènent une « noble tâche humanitaire que le secrétaire général des Nations unies doit encourager et fournir protection plutôt que d'essayer de contrecarrer », lit-on dans le communiqué du comité.

Le gouvernement du Canada s'est immédiatement joint aux appels de Ban Ki-Moon pour criminaliser la flottille et l'appui humanitaire pour la bande de Gaza. Le ministre des Affaires étrangères John Baird a émis une déclaration dans laquelle il a déclaré que seules les aides par l'intermédiaire du Comité de la Croix-Rouge sont légitimes. Un communiqué de presse émis par le cabinet du ministre qualifie d'exagération l'attaque d'Israël contre la première flottille en le décrivant comme un « incident » et qu'il espère que les Canadiens ne participeront pas à un événement similaire. Le gouvernement du Canada a réagi en ces termes par la voix du ministre canadien des Affaires étrangères, M. John Baird : « « Les efforts non autorisés pour acheminer l’aide sont provocateurs et, finalement, inutiles à la population de Gaza ».

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