mercredi 6 juillet 2011

Des femmes autochtones convergent à pied des quatre points cardinaux pour sensibiliser le monde à " l'Eau, Source de Vie"

Du Nord, le 21 mai, un groupe de trois femmes est parti à pied de Churchill Manitoba. Du Sud, le 20 avril, un groupe s'était mis en route de Gulfport au Mississipi. De l'Est, le 7 mai un groupe a commencé sa longue marche de Bangor au Maine, en passant par le Québec, l'Ontario et le Michigan. De l'Ouest, dès 10 avril un autre groupe avait quitté Aberdeen au Washington pour un long périple passant par le Montana, la Saskatchewan, le Manitoba, le Nord-Dakota et le Minnesota.

Vers le 12 juin, les quatre groupes suivis par des fourgonnettes ont convergé en se relayant leur seau de cuivre contenant l'eau consacrée, sur les berges du Lac-Supérieur, à Bad River, Wisconsin, pour une cérémonie où furent mélangées puis versées dans l'eau douce, les eaux salées du Pacifique, du Golfe du Mexique, de l'Atlantique et de la Baie d'Hudson, le 13 juin 2011.

Le but de "Shingwauk Kinoomaage Gamig - Mother Earth Water Walk - Marche pour l'Eau de la Terre-Mère" est d'élever les consciences au besoin de prendre soin de l'Eau, un don sacré, Source de toute Vie. Les marcheuses font cette prière:
" Ni guh Izhi chigay Nibi Onji - Je le ferai pour l'Eau "
et entonnent le "Chant pour l'Eau", une berceuse avec ces paroles:


Ne-be Gee Zah- gay- e- goo
Gee Me-gwetch -wayn ne- me – goo
Gee Zah Wayn ne- me- goo
(Cliquez ici pour accéder la page où vous pouvez écouter le chant pour l'Eau - Nibi Song, composée par Nokomis Dorene Day : Eau, nous t'aimons; Eau, nous te remercions; Eau, nous te respectons ).

En 2003, 2004, 2005, 2006, 2007 les "Shingwauk Kinoomaage Gamig" ont successivement encerclé les Lacs Supérieur, Michigan, Huron, Érié et Ontario. En 2009, le fleuve Saint-Laurent fut longé de Kingston, Ontario à l'Océan Atlantique. 18, 549 kilomètres ont été marchés pour aider la Terre-Mère qui lutte pour survivre et pourvoir à ses enfants. Chacun des 24,113,700 pas étaient une seule prière pour la vie des animaux, des oiseaux, des arbres, des plantes et pour les humains. En 2011, les quatre groupes de marcheuses pour l'Eau ont fait plus de 10,400,000 pas en transportant l'eau de guérison de la Terre-Mère à l'endroit où en 2003, la première marche sacrée a commencé.

WATER WALK LAUNCH 2011 from Jeff Bear on Vimeo.

Initiées dès 2002 par Nokomis(grand-mère) Josephine Mandamin, une aînée Anishnabée de la région de Thunder Bay en Ontario, les "Marches de la Terre-Mère pour l'Eau" sont accomplies par des aînées et des jeunes femmes dans la tradition spirituelle autochtone, en portant à relais dans un seau en cuivre l'eau sacrée et en faisant offrande de tabac sacré à tous les cours d'eau croisés en chemin. Les hommes peuvent accompagner les marcheuses en brandissant le bâton à plumes d'aigle traditionnel, à leurs côtés. Sans jamais se plaindre des désagréments et des souffrances que des jours et des jours de marche em portant un seau d'eau, beau temps mauvais temps, peuvent occasionner, les marcheurs et marcheuses s'exécutent dans la joie et l'humour.

La Nation des Anishnabés, aussi connue sous les noms de Ojibwés, Odawas, et Potawatomis est la gardienne des forêts et des Grands-Lacs de l'Amérique du Nord, le plus vaste système d'eau douce sur terre. Les femmes Ojibwées, en tant que porteuses de vie, sont responsables de parler au nom des eaux, de les défendre et de les porter.




Selon Sue Chiblow, coordonnatrice en environnement pour les Chefs autochtones de l'Ontario, 30% des 133 communautés autochtones en Ontario devaient en 2009 faire bouillir leur eau potable, en raison surtout de la contamination aux coliformes, et pour certaines d'entre elles, depuis plus d'une décennie. On trouve aussi plusieurs cas de contamination chimique, des lésions de peau et différentes maladies dégénératives liées à l'eau polluée.

Pour Dean Sayer le Chef de la Nation ontarienne Butchewana, le plus important enjeu pour les Premières Nations est de garder vivante leur relation spirituelle historique avec l'Eau. "Aucun traité signé par les Grands Chefs autochtones avec les hommes blancs n'a jamais dans l'histoire comporté de cession ou de marchandage de nos responsabilités d'intendance et de conservation de l'eau et des milieux aquatiques, tels que régies par nos coutumes ancestrales".

AGIR:
Vous pouvez supporter la campagne Glass Action initiée par l'Association des Premières Nations en envoyant par la poste un verre vide à Stephen Harper avec une lettre d'intention à cette adresse:

Bureau du Premier Ministre
80 rue Wellington Street
Ottawa
K1A 0A2

PRIER,LOUANGER,RENDRE GRÂCE:
Un grand sage autochtone contemporain, Eddie Benton-Banai, un des fondateurs du American Indian Movement, enseigne qu'afin que nos actions soient durables et équilibrées, la spiritualité doit en faire partie intégrante.

Johanne Robertson, qui est au service de la campagne Glass Action a consulté les Nokomis Josephine Mandamin, et Dorene Day. Pour ces dernières, il est temps que partout de par le monde les femmes se mettent à saluer l'Eau, chanter pour l'Eau accomplir des rituels pour l'Eau et entreprendre la tâche de protéger l'Eau.

PLAIDOYER DES PREMIÈRS NATIONS POUR LE RESPECT DE LEURS DROITS D'ACCÈS À L'EAU ET À L'ASSAINISSEMENT:
http://www.afn.ca/index.php/fr/secteurs-de-politique/leau

L'Association des Premières Nations(APN) a élaboré depuis une décennie par l'adoption d'une série de résolutions, une base de plaidoyer politique pour l'accès de ses communautés à une eau potable et à un environnement de qualité. De leur côté, les Chefs de l'Ontario(COO) ont assumé un leadership remarquable poussés par le dynamisme des femmes, et élaboré en 42 énoncés la La Déclaration du COO sur l'eau * qui rappelle entre autres au gouvernement l’absence de ressources en capital adéquates, de formation et de moyens de gestion pour rattraper le retard croissant qui s’accumule dans les infrastructures des Premières Nations. Un projet de loi présenté par le Sénat canadien intitulé: Loi concernant la salubrité de l’eau potable sur les terres des Premières Nations (PL S-11) est passé en deuxième lecture à la Chambre des Communes le 14 décembre 2010 et a été renvoyée au Comité sénatorial permanent des peuples autochtones.





L’APN préconise d’évaluer la mise sur pied d’une commission sur l’eau des Premières Nations en entreprenant une recherche sur son fonctionnement et aussi d'apporter des améliorations substantielles au projet de Loi S-11. Pour l'APN, ce domaine de politique requiert des ressources pour répondre aux besoins en capacités et en capital résultant des nouvelles normes relatives aux effluents d’eaux usées, des éventuels règlements sur les services d’eau et d’eaux usées et de la nécessité d’élaborer des plans de protection des sources d’eau pour garantir la protection de l’approvisionnement en eau des futures générations.

*Une version écourtée de la Déclaration des Chefs de lOntario (COO) sur l'eau est disponible à cette adresse: sur un poster en formet PFD . Un énoncé des stratégies de mise en oeuvre de cette déclaration est aussi disponible ICI en format PDF

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