lundi 5 septembre 2011

Colombie: Le libre-échange serait il fatal pour les défenseurs des droits humains?

Medoro Resources est une compagnie minière qui a son siège social au Yukon (Canada) et dont le bureau-chef est situé à Toronto. Medoro Resouces fait de l'exploration, du développement et de l'exploitation de mines d'or. Le principal foyer d'activité pour Medoro Resources est un projet de mine à ciel ouvert de grande envergure à Marmato en Colombie, suite à sa fusion avec la minières colombienne Gran Colombia Gold. Medoro Resources détient aussi 5% des intérêt et des options pour accroître sa participatoin à 50% dans l'ancienne compagnie colombienne Frontino Gold Mines Ltd.. Medoro détient de plus 100% des intérêt dans les concessions de Lo Increible 4A and 4B au Venezuela, et possède aussi des intérêts dans des concessions d'exploration pour l'or, au Mali (Source: http://www.sedar.com/).

Voici que le projet amiral de Medoro Resources en Colombie, qui requiert le déplacement de la petite ville de Marmato pour faire place à l'immense cratère, à l'amoncellement de crassier et à la lagune toxique d'une mine d'or à ciel ouvert, fait l'objet d'un scandale: le meurtre d'un prêtre catholique, le Père Jose Reinel Restrepo, de la paroisse de Marmato dans le départemant de Caldas dans le centre-ouest de la Colombie.

le Père Restrepo a publiquement pris la parole contre le projet minier canadien lequel, selon les habitants, mettrait en péril le mode de vie séculaire des mineurs artisanaux de Marmato et causerait d'immenses dommages à l'environnement, à la communauté et à ses résidents. Le 28 août 2011, une vidéo où le P. Restrepo s'exprime contre le projet minier de Medoro Resources, a été déposée sur Youtube à cette adresse: http://www.youtube.com/watch?v+FuEboyypwV4
Quatre jours plus tard, le 2 septembre 2011, le Père Jose Reinel Restrepo fut assassiné, alors qu'il se déplaçait en moto de Marmato vers une communauté voisine. Quelques hommes de main inconnus circulant aussi à moto auraient perpétré le meurtre, selon certains témoins. L'agence ICN-Independant Catholic News a repris aujourd'hui la version officielle du Secrétariat du gouvernement régional dans cet article: Colombia: priest shot dead in mining town.

CECILIA ZARATE-LAUNC, du groupe Colombia Support Network(CSN) basé au Wisconsin É-U, a lancé un appel à la solidarité, en demandant que des lettres soient envoyées aux autorités colombiennes afin qu'une enquête judiciaire soit ouverte sur les circonstances de la mort du Père Restrepo, que les sauses de son décès soient élucidées et que les responsables soient poursuivis en justice pour meurtre.

Les destinataires souhaités sont:
1. le président de la république de Colombie, Juan Manuel Santos (aucun courriel à ce jour)
2. le Ministre de l'intérieur et de la justice German Vargas Lleras: german.vargas@mij.gov.co
3. le Ministre des mines et de l'Énergie, Carlos Rodado : menergia@minminas.gov.co
4. la Procureure générale Viviann Medina ( aucun courriel à ce jour)
CSN nous invite aussi à écrire aux dirigeants de la compagnie Medoro Resources afin de leur demander de cesser le processus d'implantation de leur projet minier à ciel ouvert, destructeur des hautes terres et des eaux de Marmoto et fatal pour des défenseurs des droits humains et environnementaux en Colombie.

Étant donné la tendance des multinationales à embaucher des paramilitaires pour sécuriser leurs investissements en Colombie, tel que Mining Watch Canada et CENSAT-Agua Viva l'ont récemment documentée, on se demande là-bas si ce n'est pas le cas incidemment du décès du Père Restrepo. Les responsables n'ont pas été identifiés, ni les causes de l'attaque contre le pasteur de la paroisse catholique de l'endroit, mais peu de doutes subsistent sur l'hypothèse que ce meutre est en lien avec ses objections publiques au projet minier de Medoro Resources.

Depuis 500 ans, les petits paysans undigènes puis afro-colombiens des hautes terres de Marmato tirent un revenu de l'exploitation artisanale des gisement d'or qui donnent actuellement un gagne-pain à plus de 2,000 familles. Un accord avait été conclu entre les autorités locales et le gouvernement de Colombie en 1946 pour épargner les hautes terres et pour confiner le développement minier à échelle industrielle dans les basses terres de Marmato. Le projet Medoro-Gran Colombia Gold est en contravention avec cet accord.

Des représentants de Medoro Resources, jugée attractive sur le TSX mais devant consolider en Colombie ses droits de propriété, dans un article du Mining Weekly le 27 octobre 2010, seraient venus en vain rencontrer l'hiver dernier le Père Restrepo afin d'obtenir sa collaboration pour la relocalisation du village de Marato. Selon les informations de la compagnie Medoro Resources, le projet d'exploitatoin à ciel ouvert devrait durer 20 ans dans les hautes terres. Des élus locaux craignent que la compagnie s'enfuie ensuite avec ses profits et laisse derrière la désolation environnementale, sociale et économique, non seulement pour la localité, mais pour toute la région et le pays, aux prises avec les frais de restauration écologique du site, de la nappe phréatique notamment et de restructuration socio-économique de la région.

Les opposants au projet minier à ciel ouvert dans les hautes terres de Marmato veulent signifier leur indignation auprès du Gouvernement Harper et des dirigeants de la compagnie Medoro Resources, en invoquant que les projets conduits par des entreprises extractives canadiennes doivent respecter les accords conclus avce le gouvernement national et les droits coutumiers au sein de la population colombienne. Ils nous demandent d'intervenir en raison de la mise en vigueur récente de l'Accord de libre échange Canada-Colombie. (À suivre).

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