samedi 7 juillet 2012

Colombie: Dans le Choco, un leader paysan et son fils de quinze ans ont été enlevés et assassinés. Les criminels jouissent-ils de l'impunité?

En 2010-2011, nous faisions campagne avec DÉVELOPPEMENT ET PAIX pour la souveraineté alimentaire et contre l'accaparement des terres notamment aux fins de produire industriellement des agrocarburants. 80,000 cartes d'action ont été signées et furent confiée par notre délégatoin-jeunesse au Sommet des Peuples en marge du Somemt Rio + 20 à un de nos partenaires des Philippines, Jubilee-South.

Durant la campagne de signatures, nous avons pris connaissance du cas exemplaire du Choco en Colombie où des terres ancestrales ont été expropriées et des populations paysannes et autochtones sont toujours déportées de force par le gouvernement non seulement pour la culture industrielle du palmier à huile, mais aussi pour la production de la banane, de l’élevage extensif et même de la coca.

Au Québec, le PASC - Projet Accompagnement Solidarité Colombie - poursuit le travail de plaidoyer en faveur des droits humains et environnementaux des afro-colombiens, des autochtones et métis de Colombie, en particulier au Choco. Ce printemps, le PASC alertait l'opinion publique et demandait aux citoyens de s'indigner et d'intervenir auprès des autorités colombiennes au sujet de faits troublants sur lesquels l'Accord de libre échange Canada-Colombie (ALECC) permet le silence et le laisser-faire de notre Gouvernement fédéral à Ottawa.

En 2011, afin de faire accepter l'Accord de libre-échange Canada-Colombie (ALECC) au parlement canadien, le gouvernement conservateur s'était engagé à produire annuellement un rapport sur les impacts de ce traité sur les droits humains en Colombie, avec l'accord des députés libéraux. Le premier de ces rapports a été déposé le 15 mai 2012. Sans surprise, le gouvernement canadien a élaboré un « non-rapport », sous prétexte de données insuffisantes depuis l'entrée en vigueur de l'ALECC.» Le 14 juin 2012 le PASC a mis en ligne un Rapport alternatif sur les impacts de l’ALECC sur les droits de la personne

Les faits:

Le 25 mars 2012, sur la route entre Mutata et Apartadocito, MANUEL RUIZ, leader du processus de restitution et membre du comité de recensement d’Apartadocito ainsi que son fils de 15 ans, SAMIR RUIZ, ont été enlevés et assassinés.

Dans le cadre du processus de restitution territorial, Manuel allait participer dans les prochains jours à une commission interinstitutionnelle chargée de vérifier les limites des fermes « La Bonita » et « Los Piscingos », territoires occupés par les promoteurs d'un projet d’élevage bovin lesquels sont reconnus comme étant des occupants de mauvaise foi par les communautés.
Ces faits ont été dénoncés entre autres par le Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés dans son communiqué public du 30 mars 2012.

La promesse de restitution prochaine des terres du Choco sera selon les communautés rien de plus qu’une simulation. Selon les dénonciations faites par la Comission Interecclésiale de Justicia y Paz, on compte 47 personnes ayant été directement menacées de mort dans la dernière année. L’impunité et la complicité entre les structures policières, militaires, impressariales et paramilitaires nous font craindre la mise à exécution de diverses violations de droits humains pouvant aller jusqu’à l’assassinat comme ce fut le cas le 25 mars dernier.

Cet assassinat en Colombie de ce leader de la défense du droit du peuple afrocolombien à sa terre nourricière fut décrié notamment par le groupe Front line Defenders dans un article du 30 mars 2012: Human rights defender Manuel Ruíz and his son abducted and killed by paramilitaries , dont voici la conclusion ( en anglais) :


(...)Front Line Defenders believe that the killing of Manuel Ruíz and his son are directly linked to his peaceful human rights work and in particular his work on land rights in the Curvaradó River Basin. Front Line Defenders is gravely concerned for the physical and psychological integrity of
the family of Manuel Ruíz and human rights defenders working on land rights in the Curvaradó River Basin. These killings are a further example of the challenging environment in which land rights defenders working on land restitution are operating, despite Government proclamations of support for this work. It has been reported that to date 68 land rights leaders advocating for land restitution have been killed.
Pour en savoir plus sur les luttes éco-sociales des communautés afrodescendantes autochtones et métis du Bajo Atrato dans le Choco en Colombie , accompagnées par le PASC depuis 2003, visitez cette page web du PASC.

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