dimanche 17 juillet 2011

Responsabilisation des extractives transnationales: "Publiez ce que vous payez" prend position à Kinshassa en RDC ..Le Canada noircit encore plus.

Publiez ce que vous payez - Canada est la section canadienne d'une coalition d'organismes de la société civile dont l'acronyme en anglais PWYP (et en français PCQVP) et qui gagne à être mieux connue. Lors de la Réunion Régionale d'Afrique de PCQVP 2011, du 24 au 27 mai derniers, Simon TUMA-WAKU, membre du Comite Executif de l’ITIE ( Initiative de Transparence des Industries Extractives)/RDC et président du Conseil d'admininstration de la Kamoto Copper Company (KCC), a fait une présentatoin intitulée LA TRANSPARENCE DES INDUSTRIES EXTRACTIVES EN RÉPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO : RÉUSSITES ET DÉFIS
.


Une des derniers accomplissementss de PCQVP est la Déclaration de Kinshasa 2011, qui marque l'histoire de la responsabilisation des entreprises et des gouvernements en matière de respect des droits humains et environnementaux. Dans un communiqué émis le 6 juillet 2011 par PWYP(PCQVP), il est annoncé que les membres et partenaires de la coalition PCQVP venus d’une trentaine de pays d’Afrique, d’Europe, d’Amérique du Nord et du Sud, se sont réunis à Kinshasa (République Démocratique du Congo). Les acteurs de la société civile, les représentants des institutions régionales et internationales ainsi que ceux du secteur privé ont échangé sur les questions relatives à la transparence dans l’industrie extractive.

Ces temps forts ont marqué les quatre journées de travaux de la Réunion Régionale d'Afrique de PCQVP 2011 à Kinshasa(RDC):

• l’agenda de la transparence des industries extractives en Afrique après cinquante ans d’indépendance : réalisations, défis et perspectives d’avenir ;

• de la transparence à la redevabilité ;

• l’orientation stratégique de la campagne en Afrique ;

• le renforcement de l’efficacité de PCQVP en Afrique ;

• les perspectives d’avenir.

Les débats ont porté sur plusieurs thématiques dont : la transparence des industries extractives en Afrique et particulièrement en RDC ; la campagne PCQVP en Afrique : réussites et défis futurs ; transparence financière des industries extractives, l’Initiative de Transparence des Industries Extractives (ITIE) et les autres normes de divulgation ; la transparence des contrats ; la question de la redevabilité ; des nouvelles structures de gouvernance régionale et nationale de la coalition ; la stratégie de protection pour les activistes ; l’amélioration des flux de communication entre les membres de la coalition ; etc.

TRANSPARENCE, RESPONSABILISATION, REDEVABILITÉ sont les mots d'ordre auxquels de plus en plus de leaders dans l'industrie extractive adhèrent afin que leurs entreprises s'inscrivent dans un développement véritablement durable. Publiez ce que vous payez(PCQVP), lors de son congrès de Montéral , les 18-18 novembre 2009 demandait plus de transparence de la part des entreprises extractives installées en Afrique et exige que les revenus de l'extraction contribuent vraiment au développement de ce continent. La tendance de fond va vers des industries extractives nationales et transnationale soutenables moralement et socialement, et ce, malgré les freins que représentent la culture du secret et du profit à tout prix, qu'entretiennent des dinosaures, tels que le Gouvernemen du Canada avec sa politique rétrograde édictée en mars 2009: "Renforcer l'avantage Canadien : Stratégie de responsabilité sociale des entreprises (RSE) pour les sociétés extractives Canadiennes présentes à l'étranger" .

Notre pays au sein du G8 se fait tirer l'oreille. Tandis qu'aux États-Unis, les ONGs saluaient le courage politique du président Obama qui travaillait à l'adoption du projet de loi Dodd-Frank qui prévoit la divulgation des sommes dépensées par les compagnies extractives inscrites à la bourse de Wall Street, le Ministère du commerce international du Canada , dansson Septième rapport annuel sur le commerce international du Canada: Le point sur le commerce de Juin 2007, se gaussait encore de la position concurrentielle de l'économie canadienne dans une perspective de croissance effrénée. En conclusion d'un rapport analogue pour l'année 2010 , L’honorable Ed Fast, Ministre canadien du Commerce international et ministre de la porte d’entrée de l’Asie-Pacifique, publiait un article spécial intitulé: "L’évolution des chaînes de valeur mondiales".

Au sujet des trois tendances qui font tant de torts aux économies du Sud , à savoir, l’impartition, la délocalisation (à l'étranger!) d'activités à faible valeur ajoutée et le rapatriement d’activités à haute valeur ajoutée au pays, le ministre Fast affirme en conclusion de cet article sur les chaînes de valeur globalisées: "La mesure dans laquelle le Canada peut prospérer dans un contexte économique mondial en évolution rapide dépendra de sa capacité de créer les conditions économiques permettant d’attirer et de conserver des activités à valeur ajoutéé élevée qui amélioreront le niveau de vie de tous les Canadiens". Il n' y a donc aucune préoccupation du partage des richesses avec les pays les plus appauvris dans le discours du Gouvernement canadien. La phosophie du Canada s'inscrit dans une pure logique de compétitivité du Canada sur les marchés financiarisés, de domination du Nord sur le Sud et se résume en ces deux énoncés: "Chacun pour soi!" et " Après moi le déluge!"

En cette ère géophysique dite "anthropocène" caractérisée par la finitude des resssources essentielles à la vie, au tournant du parcours de l'humanité où cette dernière a accédé au pouvoir de s'auto-détruire, notre pays s'avère perdre son leadership historique en matière d'humanisation et de moralisation du développement. En effet, face à la cupidité de certaines industries extractives transnationales qui trouvent refuge pour leurs sièges sociaux dans un Canada complaisant, notre gouvernement n'intègre aucune mesure prescriptives ou coercitives dans sa politique sur la responsabilité éco-sociale des entreprises.

Face à la militarisation du développement des industries extractives délinquantes, en conclusion de la Déclaration de Kinshassa du 27 mai 2011, les participants, dont plusisurs dirigeants progressistes de l'industrie extractive, ont salué la décision des pays du G8 d’inscrire la transparence du secteur extractif à leur agenda. Ils ont aussi lancé un vibrant appel à l’endroit des pays émergents ou BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) à s’engager fermement dans les mécanismes de transparence.

Lors de son discours, le soir de l'élection qui a propulsé Stephen Harper en tant que chef d'un gouvernement majoritaire, le 2 mai 2011, le chef du gouvernement canadien a déclaré " Rien n'arrêtera le Canada, pas même une guerre". Est-ce donc dire que le Canada est prêt à se rendre responsable par complaisance envers les entreprises les plus rapaces de la planète, de la mort et des souffrances de millions de personnes de par le monde, en laissant libre jeu à certaines industries extractives transnationales prêtes à tout pour engranger des profits, pourvu que son gouvernement puisse engranger quelques miettes de cet argent entaché de sang? L'histoire nous donnera réponse à cette question. La communauté internationale jugera l'arbre à ses fruits.

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